
Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants européens. L’alimentation et le mode de vie sont notamment au cœur du problème.
L’ESSENTIEL
- Un enfant européen sur quatre est en surpoids, et 1 sur 10 est obèse, selon l’OMS.
- Les habitudes alimentaires et le temps d’écran préoccupent les autorités.
- L’OMS préconise notamment de taxer les produits malsains et de promouvoir l’activité physique.
Entre les repas trop riches et des écrans trop présents, l’Europe voit grandir une génération d’enfants en surpoids. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’OMS Europe, issu de la 6e phase de l’Initiative de surveillance de l’obésité infantile (COSI), publié en 2024. L’étude, la plus vaste du genre, a analysé les données de 470.000 enfants de 6 à 9 ans dans 37 pays européens, post-pandémie de Covid-19.
1 enfant sur 10 est obèse en Europe
Les chiffres sont alarmants : un enfant européen sur quatre est en surpoids, et 1 sur 10 est obèse. Le phénomène touche davantage les garçons (13 %) que les filles (9 %), et présente d’importantes variations entre pays, avec un pic préoccupant dans le sud de l’Europe (1 enfant obèse sur 5). Si la tendance semble se stabiliser, les hausses restent plus nombreuses que les baisses.
Pour la première fois, la COSI alerte également sur la coexistence d’enfants en sous-poids, illustrant la « double charge » de malnutrition et les inégalités persistantes entre et au sein des pays.
Le rapport souligne aussi un manque de perception de la part des parents d’enfants en surpoids : 66 % estiment que leur enfant a un poids normal, voire insuffisant. Un décalage entre la réalité et la perception qui freine les efforts de prévention.
Alimentation et écrans : des habitudes à revoir
Selon le rapport, moins de la moitié des enfants mangent des fruits chaque jour, et seuls 5 % atteignent les recommandations de l’OMS de cinq portions de fruits et légumes par jour. A l’inverse, les sucreries (41 %), sodas (29 %) et snacks salés (16 %) restent très consommés. A noter que les habitudes alimentaires sont, sans surprise, étroitement liées au niveau d’éducation des parents : une alimentation plus saine est plus fréquente dans les foyers plus instruits. Même constat pour le temps d’écran, qui reste élevé (42 % en semaine, 78 % le week-end).
Pour Dr Kremlin Wickramasinghe (OMS Europe), « la prévalence [du surpoids] reste alarmante et continue de menacer la santé des générations futures ». L’OMS préconise des politiques globales : taxation des produits malsains, meilleur encadrement du marketing, amélioration des repas scolaires, promotion de l’activité physique.


