
Sept monuments culturels et historiques emblématiques de la ville de Bejaia figurent au centre d’un grand projet de restauration du ministère de la Culture et des arts qui entend les rouvrir rapidement au grand public, après leur mise sous clé de plusieurs mois, indique la direction de la culture et des arts de la wilaya.
«Le porte Sarrasine», «le mausolée de Sidi-Abdelkader», «le fort Gouraya», «Bab-El-Fouka», «le théâtre régional de Bejaia», «la bibliothèque centrale de Bejaia» et la maison de la culture, sont autant d’édifices anciens ou récents, ciblés. Certains, à l’instar de la bibliothèque, ou Bab el fouka, une des portes historiques de la ville qui date du moyen âge, sont au stade de l’installation de leur chantier, a-ton précisé.
Tous ces monuments ont pâti de l’usure du temps, de l’absence d’entretien et de travaux de conservation, mais surtout des deux derniers tremblements de terre de mars 2021 puis 2022 dont les effets ont exacerbé leur état de précarité, a-t-on expliqué, soulignant que les travaux envisagés en leur faveur ont été arrêtés au terme d’une opération d’expertise rigoureuse et d’études adaptées. Un budget de 332 millions de DA a été consacré à cette fin, a-t-on encore ajouté, soulignant que d’autres projets de même nature sont encore en vue mais restent gelés en raison de contraintes administratives et judiciaires qui en empêchent la reprise en main.
Le cas vaut principalement pour le monument Bordj Moussa, qui accueille également le musée de Bejaia, ciblé par un important projet de rénovation en aparté, mais qui se trouve bloqué depuis plusieurs années par un contentieux. Le contentieux oppose la direction de la culture à une entreprise locale, auteure de quelques travaux de rénovation du monument mais qui a dû suspendre son activité pour une question de demande de révision de prix du marché, une demande que la direction a récusé.
«La justice a tranché en notre faveur », se réjouis le directeur de la culture de la wilaya, Omar Reghal, qui entend relancer le dossier dès la notification de la décision de justice y afférente, d’autant que le public attend avec impatience sa réouverture et celui du musée s’y trouvant, fort d’une collection de peinture unique dont une copie rare de «la dame en noir» de Jean Honoré Fragonard et une somptueuse sculpture d’Emile Aubry. Une soixantaine d’oeuvres y sont recensées mais faute d’espace adéquat, elles ont dû être retirées de ses galeries, a précisé le responsable. Un autre grand projet agite aussi les pouvoirs publics locaux. Il concerne la restauration et la réhabilitation de la Qalâa de Béni-Hammad, construite au 10eme siècle par la dynastie éponyme.
La Qalâa se trouve quasiment à l’abandon et d’aucuns espèrent une reprise en main vigoureuse. Le projet a été inscrit mais gelé faute de financement équivalent. Quoiqu’il est en soit, et malgré leur impact psychologique, économique et social, les derniers tremblements de terre qui ont ébranlé la ville ont eu le mérite de poser les urgences culturelles et donner l’opportunité à ses monuments de reprendre du poil de la bête.