
Le Cambodge, l’un des pays les plus minés au monde, a suspendu une partie de ses opérations de déminage à la suite du gel de l’aide américaine, a déploré vendredi un ministre, appelant Washington à revenir sur sa décision.
« Cela affecte nos opérations de déminage », a déclaré aux médias Ly Thuch, ministre et responsable de l’autorité cambodgienne chargée du traitement des mines.
Selon lui, les Etats-Unis fournissaient jusqu’à présent environ 10 millions de dollars par an pour ces opérations, finançant l’emploi de plus de 1.000 personnes.
Si l’aide venant d’autres pays permet de continuer une partie du travail, 93 équipes de déminage sont suspendues en raison de la décision américaine, a expliqué Ly Thuch, appelant Washington à débloquer son aide.
Près de trois décennies de guerre civile et de bombardements américains à partir des années 1960 ont fait du Cambodge l’un des pays les plus minés au monde.
Le Cambodge est le pays dans le monde qui a décontaminé le plus large territoire en 2023, avec 167 km2, soit près de 24.000 mines antipersonnel détruites, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des mines.
Plus de 1.600 km2, où vivent environ un million de Cambodgiens, selon le Premier ministre, demeurent affectées par la présence de mines, qui font régulièrement des victimes.
Les opérations de déminage ont permis de diminuer considérablement le nombre de victimes tuées ou blessées, de 858 en 2000, à 32 en 2023, selon l’Observatoire des mines.
Mais le Cambodge, qui espérait se débarrasser de toutes ses mines en 2025 a déjà prévenu mi-janvier, avant l’annonce américaine, repousser cet objectif de cinq ans.