
Presque un mois après le début de l’invasion russe, Marioupol est devenue une ville martyre.
Invité ce mercredi sur BFMTV, Alexeï Arestovich, conseiller militaire de Volodymyr Zelensky, a fait le point sur la situation de cette ville côtière bordée par la mer d’Azov, prise pour cible par l’armée de Vladimir Poutine dès le début du conflit. «Ils veulent en faire un exemple, raser la ville», estime-t-il.
Plus d’eau ni d’électricité
«A Marioupol, il n’y a plus d’eau, d’électricité et d’approvisionnement depuis deux semaines», explique-t-il, avant d’assurer que les couloirs humanitaires mis en place pour permettre aux civils de quitter la ville sont pris pour cible par les soldats du Kremlin. «Les habitants souffrent énormément, 90% du secteur résidentiel a été abîmé», précise-t-il. «Il y a cinq jours, l’évacuation humanitaire a commencé vers le territoire ukrainien. 100.000 personnes ont pu quitter la ville mais actuellement il reste 150.000 habitants. Les Russes ne contrôlent pas la ville, ils ont fait des avancées dans des quartiers et ils bombardent et tirent sur des convois d’évacuation. Elle se poursuit néanmoins», souligne Alexeï Arestovich.
Ville-martyre, «enfer sur Terre»
Publiées ce mardi, des images satellites prises par l’entreprise américain Maxar et distribuées à l’AFP montrent la dévastation de quartiers résidentiels, infrastructures civiles et usines.
Des chars russes ont pénétré dans la ville, et un haut responsable du Pentagone a affirmé mardi soir que la stratégie russe s’appuyait désormais sur «des tirs à longue portée en centre-ville», observés par les Américains «depuis les dernières 24 heures». Elle a été visée ce même jour par deux «bombes superpuissantes», selon la municipalité, qui n’a pas donné de bilan.
Sur BFMTV, le député de Marioupol Iaroslav Zheleznyakn, qui a dû se réfugier à Kiev l’a assuré mardi: «Il ne serait pas démesuré de dire que Marioupol représente l’enfer sur Terre.»