Des chercheurs ont découvert qu’un parasite aurait la capacité de rendre les personnes qu’il infecte plus attirantes.
Toxoplasma gondii est un parasite qui vit à l’intérieur des cellules de l’hôte qu’il infecte. Il est présent partout dans le monde. On estime que 20 à 50 % des personnes sont infectées en Europe du Sud et dans les régions humides de l’Afrique. Et ce taux monte jusqu’à 70 % en Europe de l’Ouest !
Généralement, les parasites altèrent la santé de ceux qu’ils contaminent. S’ils paraissent en mauvaise santé, les hôtes contaminés ont moins de chance de trouver un partenaire pour se reproduire. Or, un parasite a tout intérêt à ce que son hôte trouve un partenaire. Sinon, il ne pourra pas contaminer d’autres individus et survivre. « L’une des stratégies utilisées par les parasites (…) est la manipulation de l’hôte, qui se produit lorsqu’un parasite augmente son propre taux de transmission en modifiant le comportement, l’apparence, la morphologie et/ou la physiologie de l’hôte », précisent les auteurs d’une étude à ce sujet.
Symétrie du visage, nombre de partenaire sexuels et infection au parasite
Partant de ce constat, ces chercheurs ont voulu vérifier si Toxoplasma gondii avait la capacité de modifier les caractéristiques apparentes de ses hôtes pour se propager. Ils ont donc comparé des données objectives et subjectives entre personnes contaminées et personnes saines.
Les scientifiques ont étudié un groupe de 35 sujets infectés au Toxoplasma gondii et 178 sujets sains. Ils ont comparé leur nombre de partenaires sexuels, leur nombre d’affections mineures, leur indice de masse corporelle, leur force de préhension, et enfin la symétrie et le rapport largeur/hauteur de leur visage. Ces informations objectives leur ont donné un premier aperçu des différences entre personnes avec et sans le parasite.
Ensuite, ils ont demandé à un groupe de participants d’évaluer l’attractivité et la santé perçue des sujets infectés et non infectés, d’après une photo de leur visage. La première notation était la suivante : 1 = très peu attirant, et 10 = très attirant. Et la seconde : 1 = malade et 10 = en bonne santé.
Les personnes infectées sont perçues comme plus sexy et en meilleure santé
Les chercheurs ont constaté que les individus infectés par le parasite étaient jugés plus séduisants.
Concernant les données objectives : les hommes infectés avaient en moyenne un visage plus symétrique. Et les femmes infectées avaient une masse corporelle plus faible, un visage plus symétrique et un nombre de partenaires sexuels plus élevé que les autres.
Même constat issu des notes d’évaluations subjectives. Les femmes et les hommes avec le parasite ont été jugés plus attrayants et en meilleure santé que les sujets sains.
Les chercheurs concluent que Toxoplasma gondii et certains autres parasites sexuellement transmissibles peuvent changer le phénotype de leur hôte humain, c’est-à-dire leurs caractéristiques apparentes. Et ceci, dans le but de rendre l’hôte plus attirant pour qu’il puisse se reproduire plus facilement.
