
Elon Musk, propriétaire et patron de
Twitter depuis trois semaines, a annoncé vendredi que plusieurs comptes
d’utilisateurs suspendus avaient été réadmis sur la plateforme, mais qu’il
n’avait « pas encore pris de décision sur (Donald) Trump ».
Le patron de Tesla, qui défend une vision absolutiste de la liberté
d’expression, est attendu au tournant au sujet de l’ancien président
américain Donald Trump, banni du réseau social après l’assaut du Capitole
en janvier 2021.
« La politique du nouveau Twitter c’est la liberté d’expression, mais pas
la liberté d’atteindre » le public, a expliqué Elon Musk sur son compte
Twitter.
« Les tweets négatifs ou haineux seront rétrogradés et démonétisés, donc il
n’y aura pas de pub adossée ni d’autres revenus pour Twitter. Vous ne
trouverez pas ces tweets à moins de les chercher spécifiquement, ce qui
n’est pas différent du reste d’internet », a-t-il ajouté.
Twitter semble plongé dans une crise sans précédent vendredi, après que
des centaines d’employés du groupe, rescapés de la première vague massive
de licenciements il y a deux semaines, ont décidé de partir en réponse à un
ultimatum du multimilliardaire.
Elon Musk fait, en outre, face à l’inquiétude et aux critiques
d’annonceurs, d’analystes et d’élus après de nombreuses décisions et prises
de position contradictoires sur le sujet crucial de la modération des
contenus.
Les comptes qu’il a rétablis vendredi – Kathy Griffin, Jordan Peterson et
Babylon Bee – sont proches de la gauche ou de la droite américaine.
La comédienne Kathy Griffin, qui comptait deux millions d’abonnés, a été
suspendue la semaine dernière de la plateforme, comme d’autres internautes
qui avaient changé leur nom d’utilisateur en « Elon Musk » pour se moquer du
nouveau patron. Elle avait également remplacé sa photo de profil par une
image du milliardaire.
« Les comptes Twitter qui se font passer pour quelqu’un d’autre, sans
spécifier clairement qu’il s’agit d’une parodie, seront suspendus de façon
permanente », avait indiqué Elon Musk.
Accusé de défendre la liberté d’expression sauf quand il est la cible de
plaisanteries, il s’était aussi moqué de Kathy Griffin, en tweetant: « En
fait, elle a été suspendue pour s’être fait passer pour une humoriste ».
« The Babylon Bee » est un site satirique américain à tendance
conservatrice, suspendu de Twitter en mars pour infraction au règlement sur
les propos haineux, après un tweet sur Rachel Levine, une pédiatre
transgenre membre du gouvernement de Joe Biden.
D’après Bloomberg, l’ex-épouse d’Elon Musk, Talulah Riley, lui avait
envoyé un texto au printemps, avant qu’il n’annonce son projet
d’acquisition du réseau social, pour s’indigner de la suspension de Babylon
Bee et l’inciter à acheter Twitter pour le supprimer ou le rendre
« radicalement pro liberté d’expression ».
Jordan Peterson est une personnalité médiatique connu pour ses opinions
conservatrices, et aussi suspendu de la plateforme pour des propos haineux,
contre l’acteur transgenre Elliot Page.
« Je suis de retour. Merci Elon Musk », a-t-il tweeté vendredi.
Un internaute a suggéré de rétablir aussi le complotiste américain
d’extrême droite Alex Jones, poursuivi depuis plusieurs années par des
parents de victimes de la tuerie de l’école de Sandy Hook de Newton
(Connecticut) pour avoir affirmé que le massacre n’était qu’une mise en
scène pilotée par des opposants aux armes à feu. « Non », a répondu Elon
Musk.


