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Santé publique : les structures de proximité d’Oran en quête de médecins généralistes

Face à une pénurie persistante de médecins généralistes, les établissements de santé publique d’Oran lancent des campagnes de recrutement. Un défi majeur pour consolider la médecine de proximité, particulièrement fragilisée dans les communes rurales.

L’établissement public de santé de proximité (EPSP) de Boutlélis vient d’annoncer l’ouverture d’un concours pour le recrutement de sept médecins généralistes. Une initiative qui illustre l’urgence vécue par de nombreuses structures sanitaires publiques confrontées à un déficit croissant dans cette spécialité, pourtant considérée comme le maillon essentiel du système de soins.

À Oran, le problème ne se limite pas aux centres de proximité. L’hôpital Akid Othmane d’Aïn El Turck, établissement de référence de la wilaya, a récemment créé trois nouveaux postes budgétaires, dont un pour médecin généraliste, en plus du recrutement d’un attaché d’administration principale et d’un informaticien. Un plan de recrutement plus large est prévu en 2025 pour renforcer divers services.

Cette dynamique locale s’inscrit dans un mouvement national plus vaste : le projet de loi de finances 2025 prévoit l’ouverture de près de 19.800 postes dans le secteur de la santé publique, afin de répondre à la pénurie persistante de praticiens, notamment en médecine générale.

Des zones rurales en première ligne

Si le manque de médecins généralistes touche tout le territoire, les zones rurales en paient le plus lourd tribut. Dans plusieurs communes d’Oran – El Braya, Sidi Ben Yebka, Benfreha, Boufatis et Tafraoui – la couverture médicale reste insuffisante, faute de praticiens attirés par ces affectations jugées difficiles et peu incitatives.

« Le rôle des généralistes est sous-estimé, alors qu’ils sont le premier point d’entrée du patient dans son parcours de soins », déplore un médecin oranais qui a quitté le secteur public pour exercer en libéral. Le déséquilibre entre le nombre de spécialistes et celui des généralistes perturbe l’organisation des soins, fragilisant les établissements de proximité.

Le défi pour les autorités est désormais double : rendre la médecine générale plus attractive à travers une meilleure reconnaissance statutaire et financière, et améliorer les conditions de travail, en particulier dans les communes rurales. Le recrutement engagé par l’EPSP de Boutlélis et d’autres structures constitue un premier pas vers la consolidation de la médecine de proximité, pilier incontournable du système de santé public.

Ilyès N.

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