
En prévision des Jeux Méditerra néens qu’elle abritera du 25 de ce mois au 6 juillet prochain, la ville d’Oran s’est lancée dans une véritable course contre la montre pour s’offrir un look avenant et attractif par la mise en oeuvre d’une batterie d’opérations visant l’aménagement des espaces verts et des principaux boulevards, notamment.
Toutefois des zones d’ombre et des points noirs sont à éradiquer dans la capitale de l’Ouest à l’instar de certains phénomènes sociaux qui entravent cette dynamique. Parmi ces phénomènes, il y a lieu de citer celui de la prolifération des sans-abris et des malades mentaux qui sillonnent les lieux les plus touristiques de la ville. Hier à la place des Victoires en plein centre-ville, un SDF trainait dans le coin. A moitié nu et visiblement agressif cet homme faisait peur aux passants qui évitaient de le croiser. A quelques pas, un autre SDF était allongé par terre devant le regard des piétons et des automobilistes. Une scène qui s’ajoute aux charrettes des collecteurs des déchets et des brocanteurs qui sillonnent avec leurs bacs à ordures pour dénicher un objet à revendre ou à retaper. S’agissant des SDF, les services de la direction de l’Action sociale et de la Solidarité (DASS) nous ont assuré que les équipes sont mobilisées jour et nuit afin de « ramasser» ces sans-abris et ces malades-mentaux, de les soumettre à des tests médicaux avant de les accompagner vers le centre d’accueil d’Eckmühl ou l’hôpital psychiatrique. Mais, affirment-ils, certains réussissent à s’enfuir et retournent à la rue, ce qui met à néant tous les efforts des agents de la DASS. Selon cette structure, plus d’une centaine de personnes SDF sont recensées à travers les rues d’Oran. Des sans-abris et des mendiants qui investissent les rues et les marchés, dans une scène désormais banale et très en vue à travers les quartiers d’Oran, dont les boulevards et les trottoirs, sont littéralement squattés. Dans la plupart des cas, ces SDF ne sont pas d’Oran, d’où la difficulté de contacter leurs proches. La solution reste le centre d’Eckmühl, et la société civil et les comités de quartiers qui sont appelés à alerter les services de la DASS afin de prendre en charge un SDF. De son côté le SAMU Sociale d’Oran tente de limiter ce phénomène notamment au sein du tissu urbain avec des opérations de regroupement des sans-domiciles fixes pour les placer dans des structures d’accueil ou, si possible, les remettre à leurs familles. Le phénomène, même s’il n’est pas nouveau, sera très casse- tête pour les responsables locaux, notamment au centre-ville, au Front de mer et à la place d’Armes qui sont des destinations prisées. Pour cela, la mobilisation d’une équipe en permanence, est plus que nécessaire afin de «dissimuler» ces SDF du moins, durant la période des Jeux.
J.M