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Soudan/massacres de civils à El-Facher : forte mobilisation de la diaspora soudanaise

Plusieurs rassemblements de solidarité avec la population d’El- Facher au Soudan, en proie à des violences commises par les Forces de soutien rapide (FSR), ont été organisés par les membres de la communauté soudanaise à travers plusieurs capitales dans le monde, appelant à l’arrêt immédiat des hostilités, à la sanction des responsables de ces atrocités ainsi qu’à la cessation de l’ingérence étrangère.

A Istanbul en Turquie, la communauté soudanaise a choisi la place Beyaz?t, située en plein centre-ville, pour tenir son rassemblement de solidarité avec ses compatriotes massacrés de sang froid par les FSR. Munis de drapeaux soudanais, de banderoles, de pancartes et de posters de leurs compatriotes tués injustement, les manifestants venus en masse ont appelé la communauté internationale à agir en urgence.
Dans une déclaration aux médias, le président de la communauté soudanaise en Turquie, Nazar Ali, a indiqué que leur rassemblement visait à «dénoncer les violations des droits humains commises par les Forces de soutien rapide (FSR). Les responsables de ces massacres devaient répondre de leurs actes devant le droit international», appelant la communauté internationale à désigner les FSR comme une «organisation terroriste».
En Allemagne, la diaspora soudanaise a manifesté devant le ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin, en organisant un sit-in et une prise de paroles. Brandissant des drapeaux soudanais et des posters des victimes, les membres de la communauté soudanaise ont appelé, tour à tour, la communauté internationale à s’élever contre le génocide, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité au Soudan.
Les organisateurs ont exigé également «la fin du siège d’El-Facher, la sanction des auteurs de crimes de guerre, ainsi que l’acheminement de l’aide humanitaire au profit des populations en détresse. En France, les rassemblements de solidarité organisés par des collectifs de de la communauté soudanaise ont eu lieu notamment à Paris. A l’aide de banderoles et de pancartes brandies tout au long de leur action, les manifestants ont mis en avant notamment les atrocités commises par les FSR à l’encontre des civils, en majorité des enfants, des femmes et des personnes âgées. . Dans un communiqué lu à cette occasion, les collectifs de la diaspora soudanaise, soutenus par des organisations comme la Ligue des droits de l’Homme (LDH), ont indiqué que cette mobilisation visait à «alerter l’opinion publique sur le génocide en cours à El-Facher et à exiger l’arrêt immédiat des livraisons d’armes à destination des milices soudanaises».
Au Royaume-Uni, la diaspora soudanaise a organisé des rassemblements de solidarité avec leurs concitoyens particulièrement à Londres où ils ont tenu à exprimer leur soutien avec leurs frères et dénoncer le soutien de certains pays étrangers aux Forces de soutien rapide (FSR).

Vague d’indignation face à la folie meurtrière des FSR

Réagissant à la folie meurtrière des FSR, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a averti lundi que les atrocités commises par ces dernières pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. «Ces atrocités s’inscrivent dans un contexte de violence plus large qui ravage toute la région du Darfour depuis avril 2023.
De tels actes, s’ils sont avérés, pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité au sens du Statut de Rome», texte fondateur de la cour, a déclaré dans un communiqué le bureau du procureur de la CPI, qui siège à La Haye. De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé le monde musulman à se mobiliser en faveur du Soudan et des dizaines de milliers de civils piégés par le conflit depuis la prise de la ville d’El-Facher dans l’ouest du pays. «Personne doté d’un cœur ne peut supporter les massacres récents visant les civils à El-Facher.
Nous ne pouvons pas rester silencieux», a lancé le chef de l’Etat turc devant l’instance économique de l’Organisation de la coopération islamique (OCI, 57 Etats) réunie à Istanbul.
Le Premier ministre soudanais, Kamil Idris, a appelé, pour sa part, à des poursuites internationales après les violences meurtrières à El-Facher, mais s’oppose à la venue de troupes étrangères, selon un entretien publié dimanche. «La communauté internationale en fait trop peu», a déclaré M. Idris au journal suisse Blick, notant que»le gouvernement soudanais a besoin d’actes, pas seulement de paroles». Il a appelé tous les Etats membres de l’ONU à reconnaître les FSR comme une «organisation terroriste et à les combattre en conséquence».
Le Système intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), soutenu par l’ONU, a déclaré, qu’en raison des violences et de l’état de siège imposé par les FSR, la famine a été confirmée dans les villes d’El-Facher et de Kadugli, dans le Sud-Kordofan.
En cours depuis avril 2023, le conflit opposant l’armée soudanaise aux FSR a fait des milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l’ONU.

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