
De «Hassan Eniya» au «Clandestin», Wardia Hamitouche s’était donnée pour mission de faire oublier aux Algériens leurs soucis quotidiens en les faisant rire et se regrouper autour de scénettes de la vie.
Des répliques inoubliables avec ses partenaires de jeu de l’époque, Athmane Ariouet, Rouiched et autres Hadj Abderahmane, auront aidé à faire d’elle une actrice adorée par les Algériens. Mais une dizaine d’années après sa disparition, aucun hommage officiel ne lui est rendu, entretenant davantage un oubli voulu de ces grands acteurs et comédiens, qui auront, grâce à leur audace, réussi à faire rire, réfléchir et à émouvoir des générations d’Algériens qui ne les oublieront jamais. Mariée très jeune, à l’âge de 15 ans, elle a travaillé comme femme de ménage à l’hôpital Mustapha-Pacha à Alger, tout en suivant des études. Sa carrière d’artiste commence quand elle participe aux émissions radiophoniques, tout en continuant son travail de femme de ménage à l’hôpital durant la nuit.
Quelques années après, elle participe à des comédies en interprétant divers rôles pour la télévision, le théâtre et des oeuvres cinématographiques, telles que «Le Mariage des dupes» de Hadj Rahim, aux côtés de Mustapha El-Anka, «El taxi el makhfi» ou «Sombrero » de R. Bouberas. Devenue très vite populaire, Ouardia a su conquérir le public algérien par son apparence simple et naturelle de « mamma » typiquement algéroise qui la rendait si proche de la réalité vécue et par sa satire algérienne plus proche d’un Rachid Ksentini, d’un Mohamed Touri. Ouardia Hamtouche est la grandmère maternelle du rappeur français d’origine algérienne Karim Zenoudaire. Elle meurt le 1er janvier 1991 à l’âge de 59 ans d’une crise cardiaque dans un train, alors qu’elle rendait visite à sa fille à Metz (France).