L’approvisionnement des pharmacies en médicaments dans la wilaya d’Oran connaît, ces jours-ci, de fortes perturbations, notamment ceux destinés aux malades chroniques, qui sont souvent contraints de rechercher des médicaments indispensables pour leurs traitements.
En effet, de nombreux médicaments sont complètement indisponibles à Oran et ses environs. Le constat est le même dans toutes les officines de la wilaya, notamment pour le «Sintrom 4mg», indispensable pour les maladies du coeur. Un médicament prescrit utilisé en Cardiologie et Angéiologie, pour la prévention cardiovasculaire, mais aussi un anticoagulant qui traite les problèmes de sang. Le «Sintrom» n’est pas disponible depuis plus d’un mois», regrette un pharmacien d’El Hamri. Il a prévenu que la rupture prolongée de ce traitement risque d’entraîner des complications graves, voire mortelles chez les malades, en citant entre autres le risque d’apparition de caillots sanguins.
Un autre médicament ou, le «Fortimel », nécessaire pour l’alimentation des malades ayant recouru à une chimiothérapie est également introuvable dans les officines. Considéré comme un complément alimentaire, mais en réalité, ce dernier est un produit qui fait office de complément alimentaire destiné à des fins médicales spéciales pour les besoins nutritionnels en cas de dénutrition associée à une maladie. D’autres médicaments également très importants pour atténuer la douleur des patients souffrant de maladies insidieuses, connaissent une rupture criante d’approvisionnement.
Plusieurs médicaments d’une extrême utilité, qui sont introuvables en pharmacie depuis des années, mais présents sur le marché parallèle, où ils sont proposés à des prix exorbitants. Il en est de même pour les solutions à administrer en goute en ophtalmologie, dont le «Carteol», entre autres. La pénurie de ces médicaments indispensables, voire même vitaux, perdure depuis longtemps, malgré les affirmations rassurantes de la tutelle et des laboratoires fabricants et fournisseurs de ces médicament.
Ces pénuries ou le retard dans leur acquisition au profit des malades, ne peut avoir de lien, qu’avec des dysfonctionnements dans la gestion, la rupture entraînée par ces retards durent généralement une semaine, voire des mois, soutient un pharmacien. Mais la rupture est bel et bien là et une tournée chez les pharmacies de la ville le confirme.
«La situation est plutôt critique pour bon nombre de malades de la wilaya, notamment dans les établissements hospitaliers. Notre source fait savoir que plusieurs autres médicaments pour le traitement de maladies très répandues dans le pays enregistrent aussi une pénurie grave. Des médicaments vitaux pour le traitement de l’hyperthyroïdie (les goitres), sont également absents depuis longtemps. Il en est de même aussi pour d’autres, qui lorsqu’ils sont livrés par les fournisseurs, mais en quantités réduites, donc ne peuvent satisfaire la demande accrue. Mais pourquoi les professionnels de la santé, prescrivent-ils à leurs patients des médicaments qui n’existent pas dans la plupart des pharmacies ? Sollicités pour répondre à nos questions, certains praticiens de l’hôpital Benzerdjeb, soulignent à l’unisson: «Ce n’est pas la faute du médecin, si cette pénurie de nombreux médicaments persiste. Même certains réactifs des bilans indispensables ont disparu, pas que les médicaments».
«Est-ce maintenant la faute au médecin de demander au malade un bilan de santé ?» Essayant de comprendre les raisons principales de ce manque de médicaments, nos interlocuteurs font savoir que la réponse à une question pareille est du ressort des responsables concernés par ce dossier.
Rayen H


