
Au moment où à l’instar de tout le pays, Oran subit de plein fouet une sévère sécheresse, il y a des inconscients sans scrupules qui gaspillent l’eau potable, une ressource de plus en plus rare et précieuse.
Des citoyens témoignent qu’à El Hassi, à l’Ouest de l’agglomération oranaise, des individus sans aucune conscience citoyenne ont laissé récemment un robinet d’une fontaine publique, ouvert en laissant volontairement l’eau se déverser dans la nature.
De tels actes criminels doivent être sévèrement sanctionnés.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a décidé, en janvier dernier, de réactiver la police de l’eau pour lutter contre le gaspillage. Les Oranais sont impatients de voir cette police de l’eau entrer en activité pour traquer les gaspilleurs.
Si la réalisation d’usines de dessalement de l’eau de mer a sauvé Oran d’un grand déficit hydrique, il reste beaucoup à faire en matière de sanctions contre les gaspilleurs.
Oran a connu de rares pluies durant l’hiver 2023, une avarice qui a dépassé de loin les prévisions les plus pessimistes en matière de précipitations.
Tous les experts sont unanimes à dire que l’Afrique du Nord connaît l’une des pires sécheresses des 50 dernières années.
A l’Est de la wilaya, la deuxième ville du pays reçoit les eaux des barrages du Chelif (100 000 m3/jour), Karrada et Gargar.
«Le taux de remplissage de ces trois barrages ne dépasse pas actuellement les 21%», selon un responsable de la SEOR.
Le manque de précipitations a réduit les niveaux d’eau dans les barrages à de très faibles taux.
Du côté Ouest, le barrage Boughrara alimente à la fois Tlemcen, Aïn Témouchent (4000m3/j) et Oran (7000m3/j) est aussi très faiblement rempli.
Même avec cette sécheresse, il y a des individus qui continuent de croire que l’eau est une ressource dont on peut user et abuser en tournant simplement son robinet pour laisser l’eau se déverser inutilement dans la nature.
Des campagnes de sensibilisation doivent être menées dans la rue, les écoles, les mosquées, et partout où cela reste possible.
Le président de la République a ordonné le lancement d’un plan d’urgence basé sur une nouvelle politique d’économie de l’eau sur l’ensemble du territoire national.
Tous les moyens possibles doivent être mobilisés pour sensibiliser les citoyens autour de l’utilisation rationnelle de l’eau pour lutter contre son gaspillage.
La SEOR organise régulièrement des campagnes de sensibilisation pour lutter contre toutes les formes de gaspillage du liquide précieux.
«Un robinet qui fuit et qui perd une goutte à la seconde peut gaspiller plus de 25 litres d’eau par jour soit près de 10 000 litres par année. Une douche de 5 minutes avec une pomme de douche ordinaire consomme 100 litres d’eau. Une douche de 5 minutes avec une pomme de douche à faible débit ne consomme que 35 litres d’eau», fait remarquer M. Chankouf, hydraulicien.
«Un lavage de voiture effectué au boyau d’arrosage, à grande pression d’eau, peut faire perdre environ 400 litres d’eau», regrette ce spécialiste.
Ce dernier met le doigt sur de petits gestes quotidiens qui peuvent faire des économies bien précieuses: «Bien fermer les robinets, mais sans les forcer, pour qu’ils n’égouttent pas et surtout, réparer sans tarder toute fuite dans les robinets et fermer le robinet pendant le brossage des dents.» Et cet hydraulicien de conseiller d’«utiliser un seau et une éponge lors du lavage de la voiture. De cette façon, on économise jusqu’à 300 litres d’eau par lavage».
Ilyes. N


